Nigel Hall
Spring Turning

Galerie Andres Thalmann, Paris

 

Vernissage Samstag, 15. Juni 2024, 18 – 20 Uhr
Ausstellung, 18. Juni – 18. Oktober, 2024

 

 

Par leur élégance et leur équilibre, les oeuvres de l’artiste britannique Nigel Hall sont véritablement impressionnantes.
Ses sculptures, qu’elles soient en bronze, en bois ou en acier, se composent de formes elliptiques, entrelacées et encerclantes, ou superposées les unes sur les autres. Malgré la taille imposante de certaines d’entre elles et le poids bien réel des matériaux employés par l’artiste, ces sculptures paraissent légères et dynamiques, voire fragiles par moment.


Cependant, Hall n’est pas seulement sculpteur, il transpose également son monde de formes géométriques dans des dessins et des tableaux: cercles, ellipses et rectangles semblent danser ensemble en deux dimensions, captivant le spectateur par leur apparente profondeur.
L’exposition Spring Turning rend compte du répertoire artistique complet de Nigel Hall: sculptures, peintures et dessins. Les oeuvres de 2012 y côtoient celles de 2024. Dans les plus récentes, Hall s’est concentré sur les possibilités d’expression des ellipses selon différentes perpectives. Selon le point de vue adopté, l’espace ainsi créé peut paraître concave ou convexe.


L’exposition doit son titre à la grande sculpture de Nigel Hall, référence et hommage à sa source d’inspiration. Comme il l’explique lui-même: «L’une de mes plus grandes oeuvres récentes dans cette exposition s’intitule «Spring Turning» («Au tournant du printemps»), titre d’un tableau du peintre américain Grant Wood de 1936, qui représente les douces collines de son Iowa natal, et où j’ai perçu des échos inattendus à mon propre travail. Ce paysage ondulé et séduisant ressemble aux collines crayeuses du Sussex, et dans une certaine mesure à l’Ouest du pays où j’ai grandi et qui a toujours eu beaucoup de charme pour moi.»


Puisant son inspiration dans les paysages et les phénomènes naturels, Hall emprunte aux collines ondoyantes, aux contours des cimes des arbres, ou aux jeux d’ombres et de lumière, les éléments constitutifs de ses oeuvres abstraites. Il traduit ensuite ses impressions dans son langage minimaliste et en images géométriques. Comme il l’analyse lui-même au sujet de sa sculpture Spring Turning: «Les anneaux elliptiques sont soutenus par un block elliptique en contrepoids, qui isole les segments des anneaux. J’ai voulu évoquer ainsi un sentiment d’enfermement et de scission, en contraste fort avec la lumière, la légèreté et l’ouverture des éléments extérieurs.»


Les oeuvres de Hall sont chargées en émotions ; les formes géométriques s’arrangent en compositions dynamiques et dramatiques, et illustrent les thèmes complexes et abstraits que Hall explore dans son art.

 

L’interaction et la fusion des opposés est une autre caractéristique de son oeuvre. Par exemple, le dessin 1990 (page 36) représente une forme supposément rectangulaire avec un grand cercle noir en surface. Dans le même temps, le plan de couleur orange comprend des recoins circulaires suggérant une absence. En tant que spectateurs, nous sommes contraints à imaginer et à combler ces formes apparemment incomplètes. En tant que composition, 1990 est parfaitement équilibrée, entre plénitude et béance, et pourtant, en la regardant, il nous semble être plus absorbé par le vide - par ce qui est juste suggéré, mais qui n’y est pas en réalité.


Nigel Hall, né en 1943, est l’un des artistes britanniques les plus renommés de notre époque. Ses oeuvres sont présentes dans de nombreux musées internationaux et collections privées, dont la Tate Gallery de Londres, la Neue Nationalgalerie de Berlin, le National Museum of Art d’Osaka, le Museum of Modern Art (MoMA) de New York et le Musée National d’Art Moderne de Paris.


Nigel Hall a enseigné au Royal College of Art et a dirigé le département de la sculpture du Chelsea College of Art and Design à Londres. Il a été élu membre de la Royal Academy of Art en 2003, et en en 2017, il a été reçu docteur honoris causa de la London’s University of the Arts.


Justine Krämer